La présent article a pour objet de vous présenter les étapes d’une médiation que je suis dans la mise en place d’une médiation à la demande d’une ou plusieurs entreprises.
Les étapes d’une médiation se divisent généralement en trois séquences bien identifiées :
– l’organisation d’entretiens individuels avec le représentant de chacune d’elles,
– la tenue de réunions plénières avec l’ensemble des personnes concernées par le conflit.
1) Comment puis-je être saisi par une entreprise ?
La saisine d’un médiateur peut résulter de deux situations :
– soit par le biais d’une clause de médiation qui a été insérée dans un contrat par des personnes travaillant dans une entreprise (par exemple des salariés) ou par deux entreprises pour les besoins de leur activité (par exemple un donneur d’ordre et son sous-traitant).
Cette clause peut être négociée et formalisée au moment de la signature initiale du contrat mais aussi au cours de son exécution. Dans ce dernier cas, les personnes signataires négocieront un avenant à cet effet.
Dans cette clause, les personnes qui y consentent, prévoient qu’en cas de conflit pouvant surgir au sujet de l’interprétation ou de l’exécution du contrat qui les lie, elles auront recours à un médiateur.
C’est simple, c’est clair et c’est une étape fortement engageante car cela signifie qu’avant d’envisager de saisir un tribunal ou une cour, c’est-à-dire avant d’engager une action judiciaire, les cocontractants s’accordent pour saisir un médiateur destiné à les accompagner dans leur recherche d’un accord amiable à leur différend,
– soit, en l’absence de contrats conclus entre elles, des personnes ou des entreprises peuvent se trouver en situation conflictuelle et décider de faire appel, en dehors de toute formalisation préalable entre elles en ce sens, à un médiateur pour tenter de régler entre elles, amiablement, leur différend.
Dans ces deux situations, je peux être saisi par l’une des parties ou par chacune d’entre elles à des moments différents mais souvent rapprochés. Elles me demandent alors expressément d’intervenir pour mettre en place une médiation.
Ma première action est alors de prendre contact avec les personnes impliquées dans le conflit et de les informer qu’une personne souhaite mettre en place une médiation.
Dans le cadre de ces premiers échanges, j’apprécie si elles sont d’accord pour que la médiation proposée soit mise en place. Il est en effet primordial de s’assurer du consentement des personnes à la médiation, car dans le cas contraire, les probabilités qu’elle puisse se dérouler dans de bonnes conditions, sont limitées.
2) Quel est l’intérêt des entretiens individuels que j’organise après avoir été saisi ?
Il est en effet important de sensibiliser les personnes au processus de médiation à venir afin qu’elles intègrent bien l’état d’esprit et les caractéristiques de la médiation.
L’objectif est que ce soit les personnes en conflit qui trouvent par elles-mêmes un accord, une issue à leur différend.
Le médiateur n’est pas là pour arbitrer, pour trancher le litige, pour jouer le rôle de juge privé. La médiation, c’est l’affaire des parties. Le médiateur est là en qualité de tiers, neutre, impartial et indépendant.
C’est ce rôle qu’il faut bien expliquer dés le départ aux personnes qui ont accepté de participer à la médiation.
Ces entretiens individuels me permettent aussi d’écouter les personnes dans leur explication factuelle des évènements ayant pu conduire au conflit.
Je leur demande à ce stage d’être, si possible, synthétique.
Souvent, pour compléter ce que j’ai entendu, je demande aux personnes de m’adresser des documents qui viendront étayer ou préciser ce qui m’a été confié oralement.
Ces entretiens individuels peuvent avoir lieu en présence de personnes auxquelles mes interlocuteurs ont souhaité recourir. Il peut s’agir d’avocats, de représentants du personnels, d’expert-comptable, etc…
3) Les étapes d’une médiation : la réunion plénière, l’étape décisive.
A l’issue des entretiens individuels que j’ai menés, j’organise alors une ou plusieurs réunions avec l’ensemble des personnes impliquées dans le conflit, de préférence dans un lieu qui doit être, dans la mesure du possible, neutre.
Ces réunions ont pour objet de dérouler le processus de médiation, processus structuré et qui fait appel à un schéma de communication auquel tout médiateur diplômé est formé.
Au cours de ces réunions, les personnes ont la liberté de s’exprimer pleinement et d’être entendues dans leur vérité.
Je suis là pour organiser le dialogue, pour répartir le temps de parole et pour m’assurer que les échanges se déroulent avec courtoisie et dans le respect.
Les personnes s’écoutent d’abord, cherchent des solutions ensuite et formalisent un accord enfin qui est l’aboutissement du dialogue qui a été instauré ou restauré en présence du médiateur.
Le nombre de réunions pour aboutir à ce résultat peut varier en fonction de l’importance et de l’ancienneté du conflit et du nombre de personnes concernées. L’important, c’est qu’un accord soit trouvé.
Les étapes d’une médiation et la médiation dans sa totalité doivent toutefois se dérouler dans un temps limité. C’est ce qui en fait notamment l’intérêt par rapport à un long procès.
